LUNEVILLE - CROISMARE


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Photo aérienne de l'ancienne base de dispersion OTAN de Lunéville-Croismare en 1961.
on distingue bien, à l'extremité Ouest, les aires de dispersion merlonnées.
© IGN

L'aérodrome de Lunéville-Croismare est une ancienne base aérienne de dispersion OTAN. Elle fut essentiellement utilisée comme terrain de desserrement par la 33e Escadre de Reconnaissance (33e ER) alors basée à Cognac, bien loin du théâtre d'opérations dévolu au 1er CATAC auquel l'unité est rattachée. C'est pourquoi la 33e ER opéra à partir de Lunéville durant la plupart des manoeuvres interalliées auxquelles elle participa aux côtés d'unités des autres pays de l'OTAN.

En théorie, en cas de conflit opposant l'OTAN au bloc de l'Est, la base de Lunéville-Croismare était censée accueillir l'Escadron de Reconnaissance Tactique (ERT) 1/33 "Belfort", tandis que l'ERT 2/33 "Savoie" devait pour sa part être déployé sur la base française de Lahr, en RFA.

Un réel conflit armé n'ayant jamais eu lieu, la base de Croismare fut, en pratique, utilisée indifféremment une à deux fois par ans par les escadrons 1/33 et 2/33 durant les manoeuvres aériennes alliées.

L'aérodrome de Lunéville accueillit ainsi dix F-84G Thunderjet des deux escadrons constitutifs de la 33e ER fin juillet 1953, durant l'exercice Coronet. Les pilotes français effectuèrent à cette occasion de nombreuses missions de reconnaissance tactique au dessus de la Belgique, réalisant essentiellement des photos aériennes obliques et verticales de stations radar et d'aérodromes. L'unité reçut d'ailleurs les félicitations du "patron" du 1er CATAC pour ses "belles qualités opérationnelles".
Durant cet exercice, le F-84G n°630 (51-10630) appartenant à l'escadron 1/33 "Belfort" (immatriculé F-UHBM) est détruit sur le terrain de Lunéville-Croismare le 26 juillet 1953 par l'explosion de son réacteur, alors que les mécaniciens se livraient à un point fixe. Son pilote, le lieutenant Chautemps en sort indemne.


Entretien réacteur d'un F-84G de l'ER 2/33 à Lunéville lors de manoeuvres d'automne au début des années cinquante.
Collection J.P. Weiss.

Les terrains de desserrement sont généralement le théâtre des grandes manoeuvres automnales. Ainsi, du 21 au 28 septembre 1954, à l'occasion d'une série d'exercices consécutifs, vingt-neuf des trente-deux F-84G Thunderjet de la 33e Escadre de Reconnaissance furent basés à Lunéville. Ils étaient accompagnés d'un NC701 Martinet de liaison, de Nord 2501 Noratlas et de C-47 Dakota qui assuraient l'acheminement des personnels depuis Cognac.
Les manoeuvres débutent par l'exercice Indian Summer, organisé dans le cadre de la 4e Force Aérienne Tactique Alliée (4e ATAF) qui rassemblaiait des éléments français, américains et canadiens, plusieurs missions de reconnaissance aérienne, à vue et photographique, furent réalisées depuis Lunéville dans les secteurs de Francfort et Fulda, en Allemagne. Suivant immédiatement Indian Summer, l'exercice Shooting Star focalisa les personnels de la 33e ER sur des missions de reconnaissance haute altitude (30 000 pieds) entre le Rhin et Munich. Enfin, l'exercice Lorgnon III qui succéda aux deux précédents eut lieu pour sa part dans un contexte plus national. Réalisé au profit de la Défense Aérienne du Territoire (DAT), il consista en de nombreux vols de reconnaissance photo à basse altitude de plusieurs aérodromes du 1er CATAC, dont beaucoup étaient alors en cours de construction.

Du 20 au 28 juin 1955, durant l'exercice interallié Carte Blanche : douze F-84G de l'ERT 1/33 "Belfort" sont détachés de Cognac à Lunéville. En cinq jours d'opérations, les Thunderjet enregistrent 163 heures de vol réalisés durant 123 missions (soit deux missions par jour par avion) au dessus du Nord de la France et du Benelux.


Bel alignement de F-84G de l'ER 2/33 "Savoie" à Lunéville durant l'hiver 1955.
Collection Cras.

On voit bien que de telles missions étaient irréalisables depuis Cognac au vu de l'autonomie du F-84G. Les terrains de desserrement de Lunéville et Lahr étaient donc indispensables, en attendant le déménagement de la 33e Escadre de Reconnaissance à Strasbourg à l'automne 1959.


1955 : venue de Sembach, en Allemagne, la patrouille acrobatique des Bald Iggles survole Lunéville.
A gauche, on reconnait le château et le parc des Bosquets. En arrière plan, on distingue la base de dispersion de Croismare
Collection D. GORDON


Photo aérienne de l'ancienne base de dispersion OTAN de Lunéville-Croismare en 2009.
La partie Ouest de la base a été cannibalisée par une zone commerciale qui a phagocyté les aires de dispersion.
© Google Earth

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Dernière mise à jour : 15/01/15

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